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Qualité de vie au travail : faites ce que vous aimez


"Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie" Confucius (Livre des sentences). Le 20 novembre 1987, Joseph Szydlowski, le fondateur de Turbomeca fait un discours pour ses 91 ans, retransmis par haut-parleur dans toute l’usine. Je ne résiste pas au plaisir de vous le retranscrire en entier :

 

"Bonjour. En ce jour où j'atteins 91 ans, je salue tous les collaborateurs de Turbomeca anciens et récents, respectant ainsi une habitude que j'ai instaurée depuis plus de 50 ans.J'ai vu naître l'aviation. J'y ai cru. J'ai voulu y participer. Turbomeca est née de cette volonté voici bientôt un demi-siècle.Aujourd'hui, le temps des pionniers est révolu. L'aviation est restée un grand métier, mais elle obéit à présent à toutes les contraintes de toutes les industries : les prix, la concurrence, la compétitivité.


Parce que j'ai 91 ans et que j'y vois clair, je sais que tout est mouvement dans la vie. Tout change, tout le temps. Ce qui a été hier sera différent demain. La Turbomeca des années 90 ne sera pas celle des années 75. Et les anciens savent encore qu'à la fin de la guerre, je n’ai retrouvé ici que des ateliers détruits et un effectif de 70 personnes.Rien ne sera facile. Et inutile de soupirer : Ah, du temps du père Szydlowski..." Il ne sert à rien de regarder en arrière. Moi, je continue à regarder en avant. J'ai des idées techniques nouvelles. Je continue à croire à l'imagination, à la recherche, à l'honnêteté devant les résultats d'essais, au travail.


Mon message à 91 ans, le voici : si vous voulez vivre une vraie vie d’homme, aimez ce que vous faites. Si vous n’y arrivez pas, changez pour faire ce que vous aimez. Le reste, argent, succès, vous sera donné par-dessus le marché. C'est ce que je vous souhaite. Quant à moi, je n’ai pas changé, je ne changerai pas, je continue dans la voie de la recherche, de l'innovation et de la création de marchés nouveaux autour de machines nouvelles, car c'est le produit nouveau qui créé le marché, et pas l'inverse.


Je lève mon verre à l'avenir à la Turbomeca, à votre bonne santé."Steve Jobs ne dit pas autre chose. Devant les étudiants de Stanford en 2005, son deuxième message est : "Aimez ce que vous faites. Si vous n’avez pas encore trouvé, continuez à chercher, n’abandonnez jamais".


Trouver le travail que l’on aime n’est pas simple. Faire ce qu’il faut pour l’atteindre non plus. Cela peut passer par une réduction sérieuse de son pouvoir d’achat, reprendre une formation ou accepter de changer de région, de pays. Mais c’est vital pour la personne comme pour l’organisation. Car la réalisation de soi est le moteur principal de la personne au travail et contribue fortement à la productivité de l’organisation dans laquelle elle s’insère.


Passer du Bilan de compétences au bilan des appétences

En ce qui concerne l’organisation, la première mission du management et de la fonction RH devrait être de trouver le bon job pour chacun. Il ne faut jamais laisser quelqu'un sur un poste qui ne lui convient pas. Dans ce contexte, il faut recentrer l’entretien individuel annuel sur le qualitatif, l’échange, l’adéquation profil/poste, les projets d’évolution professionnelle du salarié.


Accompagner les projets personnels

Si un salarié souhaite se réorienter à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise, s’il a un projet de formation lourde, s’il souhaite créer une activité, il faut que l’entreprise l’accompagne. L’intérêt du salarié et de l’entreprise convergent, y compris si son projet conduit le salarié à quitter l’entreprise !